Le site de Ikh Khatuu – 2014

Il s’agissait la première année du quadriennal. Elle a eu lieu du 10 juin au 10 juillet 2014.

Le thème de recherche aborde l’archéologie des pratiques funéraires et de la mobilité dans l’Altaï mongol aux périodes protohistoriques et historiques. Nous avions orienté cette année nos efforts sur la fouille et l’analyse de vestiges Türk.

Nous avons choisi de travailler cette année dans la vallée d’Ikh Khatuu (Nogoonnuur Sum – Bayan Ölgiy Aïmag, à l’extrême nord de la province) pour des raisons d’accessibilité et parce que les prospections semblaient avoir défini de manière sûre la présence d’au moins cinq tombes Türk, parmi d’autres structures contemporaines (balbal et stèles) et parmi des tombes de l’âge du Bronze.

Les objectifs étaient cette année de :

  • Mettre en place une collaboration efficace avec l’Institut d’archéologie de l’académie des Sciences d’Oulan Bator basée sur des échanges scientifiques de qualité et s’inscrivant dans la durée.
  • Tester, en fouillant, les attributions culturelles qui ont été établies a priori à partir de la forme et de la situation topographique des tombes d’époque Türk.
  • Mettre en place une problématique liée à la nature et à la forme que prennent les traces de l’occupation Türk dans l’Altaï mongol
  • Contribuer à la définition de ce que peut être une tombe Türk en sollicitant l’ensemble des approches archéologiques (approche stratigraphique, bioarchéologique, artefacts en matière organique)

Nous avons mené un travail de prospection pédestre destiné à produire une carte des structures archéologiques dans la zone de fouille et essayé de proposer des attributions chronologiques en fonction de leurs caractères morphologiques.

Cinq larges tumulus ont en outre été fouillés. Parmi elles, a été reconnue une sépulture Türk. Des restes humains, des artefacts en métal et en matériaux périssable (carquois, flèches en bois) et un cheval avec une partie de son équipement (mors, sangles) ont été exhumés. Des restes entomologiques mêlés au sédiment soulèvent la question de l’exposition de l’animal avant son enfouissement. L’analyse des objets en bois et en écorce a été menée, révélant certains aspects des choix techniques mis en œuvre pour leur fabrication Des structures périphériques sous la forme de petites fosses incluses dans des cercles en pierre ont été fouillées aussi. Elles ont livré des restes osseux animaux brûlés, provenant essentiellement de pieds de mouton. Plusieurs prélèvements 14c ont été effectués.

Deux autres tertres ont livré en leur centre des céramiques presque complètes mais leur analyse révèle qu’elles sont d’époque Xiongnu. Pour l’une d’entre elles, les restes d’un cheval a été mis au jour dans l’amas de pierres. Il ne s’agit pas de tombes, mais sans doute de monuments à caractère cultuels ou religieux, peut-être à caractère funéraire. De même deux derniers tertres ont fait l’objet d’une fouille minutieuse mais n’ont livré ni matériel datant ni matériel diagnostique permettant de proposer une attribution fonctionnelle.